Depuis la création de mon activité d’historien auprès des entreprises, en 2006, j’ai accompagné une quinzaine de dirigeants dans l’écriture de leur histoire.

La plupart des structures sont des entreprises familiales transmises de père en fils sur trois générations. Elles sont nées après la Seconde Guerre mondiale et ont bénéficié de l’élan économique des Trente Glorieuses pour prospérer. La chance de mon métier est d’être accueillie dans des milieux très différents : la fabrication de volets, de meuble dressing ou de balais de balayeuses urbaines, le recyclage, l’audiovisuel, une station de ski, la boulangerie. Je m’émerveille toujours de la même chose : mettre un pied dans l’entreprise en n’y connaissant rien et en ressortir en la connaissant très bien. Je suis émue à chaque fois que j’y pense.

J’ai également écrit l’histoire de structures non familiales, comme des coopératives, des mutuelles ou des structures publiques. L’ancienneté de leur structure, 1905 pour la laiterie de Pamplie par exemple, amène le dirigeant à vouloir garder et transmettre la mémoire. Ces sociétés ont traversé deux guerres mondiales : interviewer en 2020 une personne âgée de 90 ans nous informe par bribes sur la période 39/45, essentiellement sur la vie quotidienne et l’enfance, très rarement sur la vie économique. Je considère aujourd’hui que la mémoire orale ne dépasse plus la Seconde Guerre mondiale. D’où l’importance des sources écrites, des archives !

Et puis deux autre livres qui font office d’OLNI, Objet Littéraire Non Identifié. J’ai participé à une résidence d’auteur au Petit Nanterre qui a donné lieu à une publication et accompagné un centre socioculturel dans l’écriture d’un conte pour enfants, « Galuchette, la marionnette trop grande ». J’ai longtemps lu cette histoire à mes enfants, elle fait partie de mes coups de cœur professionnels.

Autre bonheur de mon métier : je garde un lien fort avec ces entreprises et j’ai toujours plaisir à passer voir les équipes ou à leur passer un coup de fil pour avoir des nouvelles.
