Prenons l’exemple du livre sur Rouvreau Recyclage. Le projet éditorial puis l’écriture sont validés (il m’a fallu sept versions pour arriver à une écriture mâture), que se passe-t-il après ?
Le photographe termine son reportage photo soit environ 1 500 photos : il revient vers moi après sa sélection représentant 1/3 de ses photos (on regarde aussi les autres qui peuvent parfois être sélectionnées au montage). Au final, le livre comptera 82 de ses images plus celle de la couverture et pour ce projet, les 193 photos d’archives (album de famille et documents d’archives). L’écriture dirige la sélection iconographique qu’il s’agit ensuite de placer au bon endroit dans les pages. C’est la partie la plus complexe et qui oblige souvent à des ajustements dans le texte.
En même temps, le graphiste travaille la charte graphique en fonction de mes indications. Le client me donne son avis et après sa validation, on « rentre » tout le texte bloc par bloc dans les pages, puis les photos une à une.
Cette étape précède une autre plus délicate : l’ajustement mot à mot, à la virgule près de tout mon texte, de toutes les légendes, titres, sous-titres, notes de bas de page et mentions obligatoires. Assez épuisant même si j’aime bien ce travail de dentelle. Le plus difficile est de sortir de ces relectures pour garder suffisamment de distance avec le livre et repérer les incohérences.
Une fois que le photographe, le graphiste et moi-même sommes satisfaits du résultat, nous imprimons une sortie papier au format. Le client découvre ainsi une pré-maquette du livre beaucoup plus concrète : il peut tenir son futur livre en main et tourner les pages 🙂 J’annote alors aussi de mon côté toutes les erreurs que je repère, et c’est reparti pour une série de corrections. Nous en faisons souvent deux avant de tout figer.
Le client signe le Bon à Tirer (BAT), le graphiste prépare le fichier définitif pour l’imprimeur qu’il revérifie à son tour.
Nous assistons tous les trois au Bon à Rouler au pied des machines avec l’équipe à l’imprimerie. On adore. Cela dit, j’ai toujours la même angoisse de voir apparaître une faute, une erreur… et j’avoue ne pas regarder mon texte mais seulement la qualité de l’impression.
Nous repartons avec nos rouleaux : des feuilles juste imprimées qui seront envoyées à un façonnier. Je montre souvent ces tirages au client.
Une fois le livre imprimé et relié, je reçois les « justifs » de l’imprimeur, ce qui me permet de tout contrôler. Le client est ensuite livré et là c’est super de voir son client sourire devant son livre 🙂 La suite ? Rencontrer ses lecteurs.