Si le titre de cet article est une aberration par rapport à sa date d’édition (mars), j’aime l’idée du cadeau de Noël que représente ma rencontre avec le P.-D.G. de la Brosserie Brenet, Simon Lorrillière. Il est héritier d’une histoire d’entreprise débutée en 1898 par son arrière-arrière grand-père, Victor Brenet. Simon est la quatrième génération à perpétuer le savoir-faire de la brosserie.
Je lui demande s’il est tombé dans la marmite de la brosse tout petit. Pas vraiment. Même s’il y travaillait l’été pour « se faire des sous », il n’avait pas programmé une carrière à Niort – en Deux-Sèvres – dans l’entreprise de famille. Et pourtant, il plaquera une vie professionnelle basée en Espagne (!). Selon lui, la passion développée au fil des années pour ce domaine d’activité a été davantage moteur que l’héritage d’une histoire familiale. C’est donc du côté de la technique qu’il faut regarder pour cerner la dynamique interne du P.-D.G. » La brosserie relève à notre échelle d’un processus de fabrication en constante dislocation : le temps de réglage de nos machines s’élève entre 35 et 50 %, le reste est du temps de marche.
Alors ces brosses, à quoi ressemblent-elles ? Constituées selon le même principe, un support criblé de trous remplis ensuite de poils, la brosse revêt des formes multiples et répond à des usages variés. Rectangulaire, carré, polygonale, hélicoïdale… pour brosser, nettoyer, étiqueter, répartir, filtrer, lustrer (fruits et légumes), dorer (les galettes Saint-Michel pare exemple)… à partir d’un support en bois, plastique… garni de poil animal (chèvre, cheval, cochon), végétal (coco, tampico – feuille d’agave), synthétique, plastique, métallique… De quoi en voir de toutes les couleurs à l’atelier.
En tout, 30 000 références en magasin dont 80 % destinées à l’agro-alimentaire, des exemplaires souvent uniques dont la qualité d’exécution a donné confiance à des marques comme Pasquier, les laboratoires Servier, Michelin ou quelques drogueries de luxe. Simon Lorrillière a fait reconnaître le savoir-faire historique de la Brosserie Brenet, âgée de 120 ans en 2018, grâce au label Entreprise du Patrimoine Vivant.
En quittant l’entreprise, j’emprunte à nouveau le couloir qui me permet de longer la vitrine aux mille et un trésor, une sorte de musée de la brosse technique, largement commentée par Simon Lorrillière.
Je repars avec une brosse en soie de porc offerte en cadeau – de Noël. Elle me sert depuis régulièrement et j’ai arrêté d’acheter des brosses adhésives 🙂